Perte de sens au travail : comment s'en sortir avec la Gestalt
- remygarrido
- il y a 3 jours
- 4 min de lecture
Quand aller travailler devient lourd : une perte de repères intérieure
Vous avez peut-être cette sensation persistante au réveil. Ce poids au creux du ventre, cette question silencieuse qui revient : « À quoi bon ? » Vous exercez un métier, vous avez des responsabilités, parfois même une certaine reconnaissance. Et pourtant, quelque chose s’éteint en vous.
Il ne s’agit pas forcément d’un burn-out, ni même d’un stress flagrant. C’est plus diffus. Une forme d’usure intérieure, de désalignement. Comme si votre élan vital s'était évaporé, laissant place à une mécanique sans âme. Et au fond, une inquiétude monte : est-ce que je suis en train de passer à côté de ma vie ?
Vous n’êtes pas seul. Ce sentiment touche de plus en plus de personnes. Derrière le mot “travail”, il y a aussi des attentes profondes : être utile, reconnu, contribuer. Quand ce sens au travail manque, c’est tout notre équilibre psychique qui peut vaciller.
Le malaise silencieux : quand le sens au travail s’efface
Certaines personnes décrivent un “brouillard”. Elles vont au travail, accomplissent les tâches attendues, mais sans plus parvenir à se connecter à ce qu’elles font. Leurs gestes sont là, leur présence physique aussi… mais pas leur cœur. Il y a une forme d’hypersensibilité qui s’installe à leur propre fatigue, à la monotonie, à l’absurde.
Une femme, récemment en thérapie, parlait de cette impression de “jouer un rôle” chaque jour. Sourire, répondre aux mails, diriger des réunions… et s’effondrer une fois seule. Non pas de tristesse explicite, mais d’un vide existentiel. Dans son discours, tout tournait autour de cette phrase : « Je ne comprends plus ce que je fais là. »
Ce type de solitude intérieure, qui ne se voit pas, peut être ravageur. Car socialement, tout semble tenir debout. Alors la personne doute d’elle. Elle pense que c’est elle qui “exagère”, qu’elle manque de volonté. Elle essaie de compenser, redouble d’efforts, jusqu’à l’épuisement. Et parfois, c’est le corps qui lâche le premier.
Petits pas pour retrouver du souffle
Retrouver du sens au travail ne se fait pas en un déclic. Mais il existe des gestes simples pour commencer à se reconnecter à soi.
Commencez par observer ce qui, dans votre quotidien professionnel, vous touche encore. Cela peut être un moment d’échange authentique, un geste de solidarité, une tâche qui vous donne une forme de satisfaction. Notez-le. Pas pour vous juger, mais pour capter les traces de vivant.
Accordez-vous aussi des temps de pause véritable. Même brefs. Ce peut être un café pris seul, en silence, ou une marche de dix minutes sans écran ni téléphone. Ces micro-espaces permettent de respirer psychiquement.
Un autre exercice : chaque soir, demandez-vous « Qu’est-ce qui a eu du sens aujourd’hui ? » Parfois, la réponse sera “rien”. Parfois, ce sera une surprise. L’essentiel est d’écouter, sans attente de performance.
Ce que la Gestalt thérapie peut vraiment changer
La Gestalt est une thérapie existentielle, centrée sur l’ici et maintenant. Elle ne cherche pas à “réparer” mais à accompagner la personne à redevenir auteur de son expérience. C’est une approche profondément humaniste qui considère que le sens au travail (et dans la vie plus largement) n’est pas donné, mais construit, co-créé à chaque instant dans la relation au monde.
Dans l’espace thérapeutique, la personne est invitée à mettre en mots, en sensations, en mouvements même, ce qu’elle vit. Elle prend conscience de ses ajustements créateurs ou figés. Elle peut explorer comment elle se coupe d’elle-même, ou comment elle cherche désespérément à s’adapter, au prix de sa propre vérité.
Un objectif fréquent est de retrouver une capacité à dire “oui” ou “non” de manière ajustée. Sortir de la dépendance affective qui pousse à vouloir plaire, tout en s’oubliant. Ou encore, se libérer d’un sentiment chronique de rejet, souvent réactivé dans des contextes hiérarchiques ou compétitifs.
Concrètement, la Gestalt permet :
de reprendre contact avec ses besoins profonds
de reconnaître les zones de tension ou de figement dans le corps
de différencier ce qui appartient à soi de ce qui vient de l’environnement
de restaurer une capacité de choix
Et peu à peu, de sentir à nouveau une forme d’élan. De présence. De clarté.
Vous avez le droit de vouloir autre chose
Il ne s’agit pas de tout quitter du jour au lendemain. Il ne s’agit pas non plus de changer de métier, forcément. Parfois, ce qui doit changer, c’est la manière d’habiter ce que l’on vit. D’oser se poser les vraies questions. De se donner le droit d’écouter ce qui est là, en sourdine depuis trop longtemps.
Vous avez le droit de vouloir un travail qui ait du sens. Un rythme qui vous respecte. Des relations professionnelles vivantes. Une cohérence entre ce que vous êtes et ce que vous faites.
La Gestalt peut vous accompagner dans cette reconquête de vous-même. Pas à pas. Avec douceur, mais en profondeur.
Car oui, il est possible de ne plus vivre en pilote automatique.
Il est possible de se sentir à nouveau vivant.
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